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Une cuvette au milieu des montagnes, remplie de vent et de désert, c'est ici que se réunissent bergers, cavaliers et nomades. Dans l'immense campement, hommes et animaux se mêlent dans la poussière du sable. Au point d'arrivée, le long de l'abreuvoir principal, les troupeaux de dromadaires se pressent, buvant en de longues gorgées le fin filet d'eau qui s'écoule, avant de reprendre la piste jusqu'au camp. Le dromadaire de tête, le plus grand et le plus imposant porte à même le dos une paire de sacoches en toile de jute et un petit fagot de bois. Les bergers, vêtus de blanc et enturbannés de rouge ou orange, portent un petit récipient de cuivre ventru, au col resserré et muni d'une anse : élément indispensable à la préparation du traditionnel tchaï.

Dans le campement des dromadaires les premières ventes ont déjà commencé. Un groupe d'hommes au teint mat, aux longues moustaches et aux turbans colorés, observent une rangée de jeunes dromadaires, apeurés. Leurs conformations et leurs vivacités seront des critères de valeur. De toutes parts, femmes et fillettes ramassent, dans de grandes gamelles qu'elles disposent sur leur tête, les petits crottins ronds qui une fois séchés allumeront le feu.

Ca et là, les hommes s'affairent et préparent leurs animaux pour les mettre en valeur. L'épaisse fourrure de la tête sera coupée aux ciseaux. Les oreilles seront taillées de près avant d'être noircies au henné, ainsi que la nuque. Les joues et la croupe seront décorées de cercles et arabesques teintées de noir. Les tailleurs, virtuoses des ciseaux, cisèlent les corps et les queues de motifs géométriques. Ainsi tondues, les têtes seront ornées de licols aux multiples miroirs, les cous de colliers de perles de verre de toutes teintes, de clochettes, de coquillages et de pompons, les membres de bracelets à grelots. Les corps seront parés de couvertures ajourées dégoulinantes chargées de perles, de miroirs, de paillettes et de pompons de laine. Pour quelques jeunes dromadaires, la foire sera l'occasion de la rude épreuve de la pose du nakilia. Les bergers, au nombre de trois, maintiennent l'animal en position couché tandis que le quatrième enfonce en force la pièce conique de bois dans l'aile supérieure du nez. Maintenu par les lèvres, le jeune ne peut bouger. Tandis que bois transperce les chairs, son cri langoureux et déchirant s'élève en une longue plainte monocorde. Un fin filet de sang vermillon s'écoule de la narine meurtrie. Le nakilia est en place.

Une Foire aux Dromadaires au Rajasthan

S'il y a encore quelques décennies il a été la monture de l'armée indienne, il est aujourd'hui toujours utilisé pour se déplacer, que ce soit monté ou attelé. Il est encore un acteur important dans la vie nomade et rurale, il laboure, transporte et donne son lait. Tout comme les chevaux, il est paré de multiples pompons et broderies à l'occasion des fêtes.

En Inde, le dromadaire possède une place importante dans le quotidien des hommes.

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